Vous rejoignez la Congrégation des Sœurs de la Providence à Ruillé le 31 juillet 1943. Ce sera votre entrée au Postulat. Le 2 février 1945, vous faites Profession et vous vous engagez définitivement le 8 septembre 1948.
Dès février 1945, vous êtes envoyée au Mans à la Rue Hoche pour le Collège, les classes de 6ème à 3ème. De même à Fresnay sur Sarthe. Il y aura aussi Châteaudun et la Flèche.
Vous aimez l’enseignement, la culture intellectuelle, vous avez des idées bien arrêtées, mais votre exigence n’a pas d’autre but que de servir le jeune en devenir, de lui donner le goût du beau, de participer à son ouverture en lui indiquant des repères pour la vie. Les élèves vous aimaient, même ceux que vous repreniez pour une phrase au français douteux …. Le mot devait être juste !
Votre investissement apostolique sera le milieu scolaire, principalement avec « les grands ». En1961, vous rejoindrez le Lycée Nazareth à Ruillé, pour les classes de seconde, première et terminale.
En 1982, ce sera la retraite professionnelle mais pas l’arrêt de la découverte, de la lecture ; les activités seront diverses mais la culture du livre restera première. Vous mettrez à profit l’organisation de la bibliothèque à la Maison Mère
En 2001, ce sera l’entrée à Dujarié ; la santé continue de décliner, à vrai dire, elle n’a jamais été solide, c’est peut-être pour cela que vous avez franchi allègrement les 100 ans et même plus…
La lecture restait votre passion malgré la dépendance qui gagnait du terrain ; qui peut évaluer combien de journaux ont été décortiqués, analysés ? mais surtout combien de cahiers ont été remplis, qui reprenaient des passages de vos lectures, qui vous avaient interpellée, où qui vous demandaient réflexion ? Jusqu’au bout vous avez tenu le crayon, mettant en relief tel article de journal, tel paragraphe de livre, les marges étaient pleines de commentaires.
La prière avait sa place bien sûr dans votre vie de Sœur de la Providence, même si parfois pendant la Messe le journal remplaçait le feuillet de célébration ! Qu’importe, Dieu est plus grand que notre cœur, Il vous accueille aujourd’hui dans sa Maison.
Pour cette longue vie au service des jeunes, de l’éducation, du spirituel comme du culturel, nous vous disons : Merci Sœur Saint Émile et À Dieu !
Sœur Henri Dominique