Homélie pour Sr Christiane Garnier

 

Christiane, tu nous quittes pour « ton passage, ta Pâques » alors que l’Eglise célèbre dans la joie et l’action de grâce la naissance du Verbe fait chair, venu « révéler la profondeur et l’universalité de l’amour du Père ». « Un Père présent à notre vie même quand les apparences laissent penser qu’il est absent » ( Livre de Vie Providence de Sées ). « Un Père qui ne nous donne pas une garantie contre le mal, contre la souffrance et la mort mais qui donne un sens à notre vie » comme on peut lire dans le Livre de Vie des Sœurs de la Providence de Sées.

La fête patronale de la congrégation des Sœurs de la Providence de Ruillé est la fête de Noel d’ailleurs. On lit dans vos Constitutions : « Aimons à contempler le mystère de Bethléem ; nous y découvrons comment témoigner de l’amour et de la bonté du Père, ; vivre l’Espérance dans l’abandon, la simplicité et la joie ; annoncer Jésus Christ aux pauvres » ( n° 8).

Femme de courage, tu l’étais …

Oui, Christiane, tu nous quittes au terme d’un combat courageux avec la maladie, avec la souffrance qui ne t’a pas épargné ces dernières semaines et jours mais où tu as consenti à t’abandonner entre les mains du Père, à sa Providence, complétant en ta chair « ce qui manque aux épreuves du Christ pou son corps qu’est l’Eglise » ( Col 1, 24 ). Car « religieuse apostolique, tu l’est jusqu’à la mort » ( n°18°).

Tu as voulu rester presque jusqu’au bout « une femme debout », même appuyée sur deux bâtons. Je te revois encore arrivant dans la salle Emmaüs à Flers pour telle rencontre de vicariat ou formation !

Le courage est certainement un trait de ta vie, lié à ton caractère, à ton enracinement. Courage au fil de la vie et de ses évènements, des missions confiées, des passages à vivre en « Corps Congrégation » ou personnellement.

Femme passionnée de la Mission, tu l’étais ….

Le courage mais aussi la passion. La passion de la Mission est certainement un des traits de ta vie à la suite du Christ qui t’a saisie en pleine jeunesse. Cela a été évoqué dans l’accueil.

 Après le temps du service de la Congrégation puis de la fusion avec la Providence de Ruillé, quelle n’a pas été ta joie de participer à la fondation de la communauté des Sœurs de la Providence à Domfront.  Un beau signe d’une fidélité de la Providence de Ruillé à l’Eglise de Séez. Tu as été un relais actif de l’appel d’une Eglise diocésaine pour fonder une communauté dans un territoire rural affronté à des fragilités.

Avec tes sœurs en communauté, vous avez vécu les joies et les difficultés des commencements, pleinement à l’écoute des orientations pastorales de l’Eglise locale. En Sœur de la Providence, tu as vécu « cette mission,  ….dans un esprit d’Eglise, en accord avec la pastorale locale » ( n° 15). Tu as servi plus particulièrement dans cette terre du Passais pour y être un relais de la tendresse du Père par une présence dans l’équipe pastorale, par une présence de visitation aux personnes âgées affrontées bien souvent à la solitude subie. Tu as sillonné les routes du Passais pour devenir « conversation d’amitié », offrir la Parole et l’eucharistie à ceux qui ne pouvaient plus se rendre à la paroisse ; ou pour reprendre le « livre de vie » : travaillant «  à révéler en chaque homme le fils du Père », révélant et annonçant « Jésus Christ présent parmi nous .. que ce soit par une annonce directe de la Parole de Dieu, par le geste ou la simple présence » ( n° 13), « soulageant comme tu peux la souffrance que tu rencontres ». Comme hier avec des élèves et des enseignants, dans l’accompagnement du MCC, dans l’accompagnement des vocations.

Quelle joie de se laisser accueillir à la table de la communauté de la rue des ! La vie des hommes et des femmes rencontrés se donnait à accueillir, à contempler. Présence apostolique car « la communauté est, même dans la fragilité, « communauté apostolique » ( n°65), « à l’écoute de la vie des hommes et de l’Eglise » (n°13°). Où l’hôte d’un soir découvrait émerveillé combien dans cette présence « tu reçois de tes frères autant et plus que ce que tu ne leur donnes » ( n° 13).

Femme enracinée dans une Eglise diocésaine , tu as cherché à l’être …

Christiane, comme tant et tant de religieuses apostoliques et de Congrégations, tu étais une  femme enracinée dans une Eglise diocésaine, dans ses initiatives, ses recherches, au temps des grands projets comme dans les fragilités et l’épreuve du vieillissement et du petit nombre ; avec toujours si ce n’est plus vive même , la passion d’un Evangile bonne nouvelle pour les pauvres, les petits … Diaconie de l’Eglise en tablier de service pour apprendre et réapprendre chaque jour à aimer « un peu mieux », un peu moins mal « comme Lui ».

Comment ne pas évoquer aussi, avec la Congrégation des Sœurs de la Providence de Sées, où avec ton Conseil, tu as soutenu le projet de la fondation des Frères Missionnaires des Campagnes en mettant à disposition les locaux de la communauté de La Carneille, tellement enracinée dans l’histoire de votre congrégation et ce pays d’Athis.

 

Femme saisie par le Christ , tu as cherché à l’être ….

« Comme lui » tel était bien ce qui t’animait de l’intérieur ; Celui qui t’avait saisi dans ta jeunesse. Le feu de l’Evangile t’avait saisie. « Tension de tout l’être vers Lui » ( Livre de Vie P de Sées ). Et c’est là qu’il nous faut aller pour comprendre en profondeur ta vie. « Moment d’émerveillement dont il nous plait de faire mémoire » au fil de la vie et des événements « pour construire la route », « pour franchir les étapes difficiles et engager notre fidélité jusqu’à la mort » comme on peut le lire dans le Livre de vie de la Providence de Sées.

 Ce Ressuscité qui a fait route avec toi et avec qui tu as fait route. Celui que tu as reconnu dans les Ecritures partagées car comme le disait Dietrich Bonhoeffer : « J’ai besoin d’entendre la Parole de Dieu dans la bouche de mes frères ». Christ ressuscité, comme pour les disciples d’Emmaüs au signe de la fraction du pain. Christ Ressuscité reconnu dans le pauvre. Il l’est aussi dans la communauté « signe de la présence du Christ mort et ressuscité, du Royaume déjà là » ( n° 16), « lieu d’accueil et de partage de la mission »

C’est dans cet appel unique, personnel, dont Dieu seul a le secret que ‘l’on peut comprendre ta vie et son témoignage. Alors, Christiane dans la joie du Royaume et de la tendresse du Père, continue d’intercéder pour tes sœurs, pour ta famille, pour notre Eglise diocésaine, pour ce monde.

Pâques » alors que l’Eglise célèbre dans la joie et l’action de grâce la naissance du Verbe fait chair, venu « révéler la profondeur et l’universalité de l’amour du Père ». « Un Père présent à notre vie même quand les apparences laissent penser qu’il est absent » ( Livre de Vie Providence de Sées ). « Un Père qui ne nous donne pas une garantie contre le mal, contre la souffrance et la mort mais qui donne un sens à notre vie » comme on peut lire dans le Livre de Vie des Sœurs de la Providence de Sées.

La fête patronale de la congrégation des Sœurs de la Providence de Ruillé est la fête de Noel d’ailleurs. On lit dans vos Constitutions : « Aimons à contempler le mystère de Bethléem ; nous y découvrons comment témoigner de l’amour et de la bonté du Père, ; vivre l’Espérance dans l’abandon, la simplicité et la joie ; annoncer Jésus Christ aux pauvres » ( n° 8).

Femme de courage, tu l’étais …

Oui, Christiane, tu nous quittes au terme d’un combat courageux avec la maladie, avec la souffrance qui ne t’a pas épargné ces dernières semaines et jours mais où tu as consenti à t’abandonner entre les mains du Père, à sa Providence, complétant en ta chair « ce qui manque aux épreuves du Christ pou son corps qu’est l’Eglise » ( Col 1, 24 ). Car « religieuse apostolique, tu l’est jusqu’à la mort » ( n°18°).

Tu as voulu rester presque jusqu’au bout « une femme debout », même appuyée sur deux bâtons. Je te revois encore arrivant dans la salle Emmaüs à Flers pour telle rencontre de vicariat ou formation !

Le courage est certainement un trait de ta vie, lié à ton caractère, à ton enracinement. Courage au fil de la vie et de ses évènements, des missions confiées, des passages à vivre en « Corps Congrégation » ou personnellement.

Femme passionnée de la Mission, tu l’étais ….

Le courage mais aussi la passion. La passion de la Mission est certainement un des traits de ta vie à la suite du Christ qui t’a saisie en pleine jeunesse. Cela a été évoqué dans l’accueil.

 Après le temps du service de la Congrégation puis de la fusion avec la Providence de Ruillé, quelle n’a pas été ta joie de participer à la fondation de la communauté des Sœurs de la Providence à Domfront.  Un beau signe d’une fidélité de la Providence de Ruillé à l’Eglise de Séez. Tu as été un relais actif de l’appel d’une Eglise diocésaine pour fonder une communauté dans un territoire rural affronté à des fragilités.

Avec tes sœurs en communauté, vous avez vécu les joies et les difficultés des commencements, pleinement à l’écoute des orientations pastorales de l’Eglise locale. En Sœur de la Providence, tu as vécu « cette mission,  ….dans un esprit d’Eglise, en accord avec la pastorale locale » ( n° 15). Tu as servi plus particulièrement dans cette terre du Passais pour y être un relais de la tendresse du Père par une présence dans l’équipe pastorale, par une présence de visitation aux personnes âgées affrontées bien souvent à la solitude subie. Tu as sillonné les routes du Passais pour devenir « conversation d’amitié », offrir la Parole et l’eucharistie à ceux qui ne pouvaient plus se rendre à la paroisse ; ou pour reprendre le « livre de vie » : travaillant «  à révéler en chaque homme le fils du Père », révélant et annonçant « Jésus Christ présent parmi nous .. que ce soit par une annonce directe de la Parole de Dieu, par le geste ou la simple présence » ( n° 13), « soulageant comme tu peux la souffrance que tu rencontres ». Comme hier avec des élèves et des enseignants, dans l’accompagnement du MCC, dans l’accompagnement des vocations.

Quelle joie de se laisser accueillir à la table de la communauté de la rue des ! La vie des hommes et des femmes rencontrés se donnait à accueillir, à contempler. Présence apostolique car « la communauté est, même dans la fragilité, « communauté apostolique » ( n°65), « à l’écoute de la vie des hommes et de l’Eglise » (n°13°). Où l’hôte d’un soir découvrait émerveillé combien dans cette présence « tu reçois de tes frères autant et plus que ce que tu ne leur donnes » ( n° 13).

Femme enracinée dans une Eglise diocésaine , tu as cherché à l’être …

Christiane, comme tant et tant de religieuses apostoliques et de Congrégations, tu étais une  femme enracinée dans une Eglise diocésaine, dans ses initiatives, ses recherches, au temps des grands projets comme dans les fragilités et l’épreuve du vieillissement et du petit nombre ; avec toujours si ce n’est plus vive même , la passion d’un Evangile bonne nouvelle pour les pauvres, les petits … Diaconie de l’Eglise en tablier de service pour apprendre et réapprendre chaque jour à aimer « un peu mieux », un peu moins mal « comme Lui ».

Comment ne pas évoquer aussi, avec la Congrégation des Sœurs de la Providence de Sées, où avec ton Conseil, tu as soutenu le projet de la fondation des Frères Missionnaires des Campagnes en mettant à disposition les locaux de la communauté de La Carneille, tellement enracinée dans l’histoire de votre congrégation et ce pays d’Athis.

 

Femme saisie par le Christ , tu as cherché à l’être ….

« Comme lui » tel était bien ce qui t’animait de l’intérieur ; Celui qui t’avait saisi dans ta jeunesse. Le feu de l’Evangile t’avait saisie. « Tension de tout l’être vers Lui » ( Livre de Vie P de Sées ). Et c’est là qu’il nous faut aller pour comprendre en profondeur ta vie. « Moment d’émerveillement dont il nous plait de faire mémoire » au fil de la vie et des événements « pour construire la route », « pour franchir les étapes difficiles et engager notre fidélité jusqu’à la mort » comme on peut le lire dans le Livre de vie de la Providence de Sées.

 Ce Ressuscité qui a fait route avec toi et avec qui tu as fait route. Celui que tu as reconnu dans les Ecritures partagées car comme le disait Dietrich Bonhoeffer : « J’ai besoin d’entendre la Parole de Dieu dans la bouche de mes frères ». Christ ressuscité, comme pour les disciples d’Emmaüs au signe de la fraction du pain. Christ Ressuscité reconnu dans le pauvre. Il l’est aussi dans la communauté « signe de la présence du Christ mort et ressuscité, du Royaume déjà là » ( n° 16), « lieu d’accueil et de partage de la mission »

C’est dans cet appel unique, personnel, dont Dieu seul a le secret que ‘l’on peut comprendre ta vie et son témoignage. Alors, Christiane dans la joie du Royaume et de la tendresse du Père, continue d’intercéder pour tes sœurs, pour ta famille, pour notre Eglise diocésaine, pour ce monde.           Par Père Philippe Pottier Vicaire Général

 

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