08/12/2018

Chers Amis

Chères Soeurs

Espérance, Joie et Paix ! Comment ces mots résonnent-ils aujourd’hui en nous et en ceux et celles qui nous entourent ?  Osons-nous y croire ? 

Le monde va mal et il y a bien des occasions légitimes de pleurer, de désespérer : la violence surgit un peu partout… le rejet de l’autre qui vient nous rejoindre avec sa souffrance est une dure réalité…  La planète se dégrade…  Avec le Pape François nous constatons que, quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. (Cf. Pape François dans la Joie de l’Evangile n° 2).  

Pourtant, comme chaque année, en ce temps de l’Avent, au cœur de ces réalités, des paroles d’espérance nous rejoignent et nous touchent.  Le Seigneur nous dit : voici venir des jours où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à mon peuple … Je ferai germer des germes de Justice (Jr 33,14-16) …   Le Seigneur essuiera les larmes de sur tous les visages… (Is 25, 8)

Plus que jamais, l’Avent et le temps de Noël nous appellent à une conversion et à un acte de foi pour accueillir la joie que Dieu vient nous offrir.   La joie chrétienne est un choix : cultiver la joie, décider, choisir de demeurer dans la joie parce que je suis, nous sommes, dans l’amour infini du Père et libérés, sauvés par le Christ. La joie chrétienne n’est pas un feu de paille, un sentiment, mais une force inouïe pour nous tourner vers les autres.

Au cœur de notre monde en désarroi, la joie chrétienne n’est ni naïveté, ni illusion… Le Pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, dans le chapitre 4 sur les caractéristiques de la sainteté dans le monde actuel, parle entre autres de la joie et de l’humour. Il écrit : Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. (n° 122) et un peu plus loin il continue : Il y a des moments difficiles, des temps de croix, mais rien ne peut détruire la joie surnaturelle qui ‘s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout’  C’est une assurance intérieure, une sérénité remplie d’espérance qui donne une satisfaction spirituelle incompréhensible selon les critères du monde. (n°125)

Pour goûter cette joie intérieure, il faut laisser ce mystère de Dieu-avec-nous changer notre regard afin de pouvoir reconnaître Sa Présence agissante au cœur de nos vies et du monde. En effet, c’est à travers tout ce qui semble le plus profane de nos vies que nous rencontrons Dieu. Il vient nous rejoindre au plus creux, au plus prenant de notre humanité avec toutes ses fragilités et ses lourdeurs…  Dieu s’est fait homme pour que sa vie de Dieu pénètre tout l’humain. (Livre de spiritualité p.44)

La joie est un fruit et un don de l’Esprit Saint, enracinée dans la certitude d’être aimé et cette foi en l’amour du Père est pour nous source d’une espérance invincible, d’une paisible sérénité ; elle suscite en nous dynamisme et tranquille audace. (Const.4 § 2).  C’est par la joie, fruit de l’expérience de l’amour de Dieu, que nous pouvons, humblement, continuer à changer le monde où que nous soyons et quelle que soit l’étape de notre vie : encore en activité ou en maison de retraite, en EHPAD, sur notre lit de malade, dans nos familles, nos lieux de travail, nos paroisses...  Il n’y a aucun lieu où ne puissions être porteuses et porteurs de la Bonne Nouvelle.  Laissons Jésus-Christ continuer en nous son incarnation. Pour cela, nous avons à laisser l’Esprit former le Christ en nous pour continuer sa vie sur terre.  (Cf. Livre de spiritualité p. 43)

Que la célébration de Noël nous fortifie et ravive notre espérance et que la joie du Christ nous habite et nous accompagne tout au long de l’année nouvelle.

                                       Avec toute mon amitié fraternelle,

                                                 Sœur Josette Bijloos

                                                 Supérieure Générale